vendredi 15 novembre 2013

Filer pour autrui: que sont ils devenus?

Il y a des fibres que j'adore filer, de véritables bonbons acidulés, des oiseaux des îles, des fleurs tropicales. C'est comme une séance de chromothérapie. Des couleurs chaudes, des contrastes intenses. Mais parfois, je ne sais comment les utiliser ensuite.

BFL et soie / Three Waters Farm / coloris Dragonfly
 C'est un problème récurent depuis que je me suis mise à filer, et je suis parfois tentée de penser que le tissage serait une issue intéressante pour ces fils. Mais pour l'instant l'achat d'un métier est exclu.

Alors, lorsque je sens qu'autour de moi que des tricoteuses amies sont prêtes à les adopter, ont un projet pour ces fils exotiques, je les offre avec plaisir, trop heureuse de les voir vivre dans d'autres mains plutôt que de se morfondre dans mon placard à laine.

filé en célibataire, 350 mètres environ
C'est ainsi que cet écheveau de mon mélange fétiche (le plus facile à filer pour moi): BFL et soie, est devenu un très beau foulard sous les aiguilles de ma maman.

Hitchhiker de Martina Behm (décidément on va croire que j'ai des actions chez elle ;-)


Ce modèle avec ses rangs qui s'allongent progressivement est vraiment adapté pour les fils aux couleurs variées et le point mousse permet aux filés mains d'exprimer tout leur moelleux.




Pas mal cet oiseau des îles?
Et vous, que faites de vous de vos filés mains, quand ils ne vous inspirent pas?







samedi 9 novembre 2013

La roulette russe ou comment filer et tricoter la chose la plus douce du monde

L'hiver dernier, j'avais passé quelques jours à jouer à la roulette russe sur Etsy... que celle qui ne l'a jamais fait me jette la première pelote... tu mets des trucs dans ton panier... tu regardes l'addition... et tu te dis: si ces fibres sont encore là ce soir/ demain/ dans 48 heures/ dans une semaine (ça dépend de ton degré d'addiction), alors, je les achèterais... et puis, par une après midi pluvieuse de décembre, le délai ayant expiré, j'ai acheté les fibres les plus luxueuses que je me soit jamais offertes, pour fêter ma première année de fileuse.

Quelques jours plus tard, je recevais de la talentueuse Julie Sandell aka JulieSpins!, les deux tresses les plus douces et les plus brillantes qu'il m'ait été donné de toucher: 50% soie, 50% cachemire, une matière incroyablement délicate et que je ne savais trop comment travailler. Autant vous dire il m'a fallu quelques mois pour oser approcher cet Everest.
April showers, JulieSpins!
Petit focus technique: le cachemire est un duvet très fin et  assez court, la soie une matière très glissante dont les fibres sont plus longues, le mélange ayant été parfaitement peigné, j'avais quelque chose d'à la fois court et glissant à filer... une savonette quoi... pour moi qui file la pluspart des fibres en étirage long, il a fallu que je revoie mes classiques. Je me suis astreinte à des heures de "short forward draw" (étirage court vers l'avant), jusqu'à en avoir parfois des crampes dans le pouce et l'index, tout en faisant tourner très rapidement l'épinglier pour donner au fil suffisamment de torsion pour qu'il soit solide, car les fibres courtes demandent davantage de torsion pour donner un fil cohérent.
La première bobine, un peu hirsute, malgré les efforts


Le retors, avec mon dévidoir de compétition
Mon idée initiale était de faire un fil dentelle à deux brins, mais la matière, très glissante ne se laissa pas amadouer si facilement, et j'obtins au final moins de métrage que prévu. Plus de 900 mètres tout de même, alors que par ailleurs mon amie Anne venait de repérer la dernière création de Martina Behm. Fort inspirée,  elle venait de sortir le patron parfait pour les frileuses dans mon genre: l'hybride parfait entre le poncho et le châle, le Viajante


Des kilomètres de jersey en rond et en aiguilles 3,5 mm qui m'ont accompagnée dans mes périples depuis le mois d'août. Ma seule petite difficulté a été de trouver la méthode qui me convenait pour l'augmentation de la maille centrale, finalement j'ai opté pour la méthode optionnelle proposée dans le patron (k1, yo, k1 dans la maille centrale), car j'aime que tout soit bien symétrique.... et c'est parfait!



Le fil très lustré après filage a révélé au tricotage un halo absolument incroyable, j'ai l'impression de m'envelopper dans le plus doux des velours.


Les irrégularités de filage ont disparu comme par enchantement et le jersey met en valeur les variations colorées du fil, bref c'est un duo gagnant!


Autant vous dire que je cogite sec pour savoir ce que je vais m'offrir pour mon second anniversaire de fileuse!


Testé et approuvé sous le climat breton ;-)







dimanche 6 octobre 2013

Tricoter pour l'hiver: Un pull double emploi

Depuis le début de l'année, tel un écureuil, j'ai fait des réserves de laine en vue de tricoter des pulls. Mais entre le filage et les grandes chaleurs, rien de tel n'était advenu depuis bien longtemps.
J'avais notamment en stock cette superbe laine de ma teinturière préférée:
Merino Aran, coloris Pilgrim, Hedgehog Fibres
Évidemment, je tricote si lâche, que je n'avais pas du tout l'échantillon escompté pour ce type de laine. Mais, ô surprise, j'avais l'échantillon idéal pour un bien joli patron: Nuage de Solenn DRN.

Le patron est très bien écrit, mais comme je suis dyslexique du sens de vissage, les débuts ont été un peu difficiles, le système d'augmentations ne m'étant pas familier. Ensuite, j'ai voulu faire ma maline avec les rangs raccourcis, et au lieu de suivre les indications, je me suis embarquée dans des "wrapless short rows" que j'ai bien été en peine de résoudre en tricotant en rond... bon, j'ai été sage et patiente, j'ai détricoté et repris comme indiqué dans le patron, et c'était nickel.

Mais plus le pull avançait, plus je lui trouvait un petit air de bon gros pull pour aller à la chasse ou promener le chien qui ne me satisfaisait guère.
Mon esprit vagabondait sur la manière de réveiller tout cela, lorsque la Petite Belette, sous la tendre férule de Julie, organisa une vente Plucky Knitter qui m'offrit LA solution: un écheveau presque fluorescent de Primo Worsted coloris Tip Toe dont je me suis servie pour tricoter les bordures.


Et voilà mon pull de chasse transformé en gilet de sécurité! Mais ça me plait!

 Il tombe impeccablement, et l'arrière rallongé couvre parfaitement les reins.

 J'aime aussi le détail des manches en jersey envers, contrastant avec le jersey endroit du corps.

Me voilà donc parée pour aller aux champignons le jour de l'ouverture de la chasse... gare à la galinette!

Et vous, qu'allez vous tricoter cet automne?







jeudi 11 juillet 2013

Tricoter dans le métro: faire dans la dentelle.


photo: CFB
Tricot-Métro-Boulot: Tricoter dans le métro est devenu pour moi une habitude, presque un besoin, une façon de passer agréablement la grosse demie-heure de transhumance bi-quotidienne. Néanmoins, je ne pensais pas qu'un jour le tricot-métro se ferai dans la dentelle...

Je m'explique:
L'année passée, mon amie C. tombe en arrêt devant le patron d'une somptueuse étole tricotée... Il la lui faut, mais... petit détail, elle ne tricote pas... Je lui propose donc de tricoter pour elle cette pièce de dentelle dont le patron ne me semble pas si compliqué à priori...

Ce que je n'avais pas du tout envisagé, c'est que ce modèle se tricotait en biais, en travers, que les répétitions du motifs avaient 12 mailles avec impossibilité de mettre des anneaux marqueurs, car à cause du biais, il aurait fallu les décaler à chaque rang, et que le motif lui même se déroulait sur des répétitions de 24 rangs.....

Photo: CFB
Je dois avouer qu'après des débuts un peu difficiles, quand je me suis aperçue que je ne mémorisais pas le motif (de 12 mailles par 24 rangs donc)... j'ai eu un bon moment de découragement... je ne pouvais tricoter qu'aux moments de calme absolu, quand personne ne me parlait... bref presque jamais.

Voilà donc cette pauvre étole un peu délaissée au fond du panier à tricot... au profit du filage il faut bien l'avouer!

Mais au sortir de l'hiver, alors que je me lamentais sur le peu d'avancement de mes projets tricots, j'ai réalisé que je disposais d'une heure de tricot quotidien... l'heure de métro-tricot.
Et si je tricotais ma dentelle impossible dans le métro? une heure par jour, elle avancerait joliement!
La technique est simple (à condition de pouvoir s'assoir évidemment): il faut coincer le diagramme de la dentelle sur ses genoux entre son sac et son tricot, placer un post it comme règlette pour suivre les rangs, et hop, c'est parti!

Quelques centaines d'aller retours plus tard, la dentelle métropolitaine est née!

Photo: CFB

Photo: CFB

Photo: CFB
Elle pèse 150 grammes et mesure 180 x 45 cm! Et mon amie a l'air ravi :-)

Et c'est avec le sentiment du devoir accompli que je vais maintenant aller faire mes bagages pour partir rejoindre mes semblables au Lot et la Laine! A bientôt pour un petit compte rendu, et d'ici là, je vous souhaite un bel été.


samedi 22 juin 2013

Filer en attendant les beaux jours: c'est encore loin?

Hey, psitt...c'est le printemps ;-)


Je me prépare pour mon second Tour de Fleece qui débutera le 29 juin... j'ai sélectionné quelques tresses, pour le plaisir:

Tequila Sunrise, Organic Polwarth, Woolgatherings sur Etsy

Sleeping Beauty, BFL et soie, Inglenook Fibers sur Etsy

Merinos et nylon, Hedgehog Fibres

Red Fox, Merinos et soie, Hand Maiden
Et en attendant, je m'échauffe, en filant une petite merveille assez capricieuse: April showers, la bien nommée.

Mélange 50/50 Cachemire et soie, teint par JulieSpins sur Etsy
J'en ai un peu plus de 200 grammes et je rêve de parvenir à les filer suffisamment fin (au moins 1000 mètres une fois le retord fini, donc plus de 2000 mètres de fil au départ), pour faire un joli fil dentelle un peu dense, dans lequel je pourrai enfin me tricoter un châle pour mouâ!

Les inscriptions ne sont pas closes, on cherche des coureurs et des supporters, alors, rejoignez nous sur Ravelry!


mardi 28 mai 2013

L'été où est-il? : Le Festival le Lot et la Laine



L'été, pour moi, commencera là, au Festival le Lot et la Laine, les 13 et 14 juillet 2013 à l'écomusée de Cuzals, sur le Causse du Lot.



La maison est louée et je cherche tous les subterfuges possibles pour prendre la route dès le vendredi...
Et lorsque le temps me semble vraiment trop long, je récapitule mentalement les plaisirs attendus de ces deux jours: rencontrer les copines de Ravelry pour de vrai,  faire un stage de filage, visiter les stands et découvrir le travail de tous ces artisans passionnés: éleveurs, teinturiers, fileurs, feutriers, créateurs, tricoteurs, crocheteurs, tisserands...et tous ceux dont j'ignore encore l'activité, parler, échanger, toucher des fibres, regarder des savoirs faire, partager, ... admirer des moutons, des chèvres,des lapins angoras, des alpagas, qui sait?

Si vous voulez vous faire une idée plus précise de qui vous attend là bas, choisir un stage, ou poser une question, rendez-vous sur le groupe Ravelry dédié au Festival, et sur la page Facebook.
En plus il y a un SWAP, un KAL tout en dentelle, et des défis à relever pour patienter en attendant le jour J!
La chaleur sera bien là quoiqu'il en soit de la météo!!!


Et bonjour à Monsieur La Fée!!!!

samedi 18 mai 2013

Partir tricoter en Islande et...tricoter!

Bon, c'est pas tout ça, au départ j'étais quand même partie tricoter en Islande... et voir les agneaux aussi... et bien je n'ai pas été déçue (même si j'aurai bien tricoté un poil plus).... attention, ce post est long comme une saga, prévoyez des vivres.

Nous étions bien accompagnées par les adorables mascottes d'Hélène, Théodora et ses amies.

et celle de Tricobs' aussi
Bearnabé, l'ourson trilingue (français, anglais, islandais) qui a tout de suite fait ami ami avec la petite troupe d'Hélène.

Nous étions en terrain propice pour une étude de la fibre sur pattes et dès son plus jeune âge, et au saut du lit, grâce à la bergerie de la maison d'hôtes:
Hélène en grande conversation
Nous avons eu besoin d'une main experte pour soustraire quelques instants l'agneau à sa mère
La jolie tête des brebis islandaises
Une toison perdue pour les fileuses, entièrement fourrée de paille
La première journée fût consacrée au Lopi, son histoire, sa laine et ses techniques dans une jolie salle, bientôt transformée en atelier. 

Les travaux pratiques, taille poupée, ne furent pas réalisés de manière statique:
Tricobsession domptant le tricot en marche, la pelote calée sous l'aisselle.
 Avec Hélène, le tricot, c'est dynamique!
Nous avons même eu la visite de... la télévision Islandaise... qui l'eut cru?

Une initiation au jacquard et les subtilités de la "couleur dominante", celle qui fait ressortir le motif, et qui doit être "sur le dessus" lorsque l'on tricote l'empiècement. Finalement ce n'était pas insurmontable et le soir arrivé mon premier Lopi faisait plutôt bonne figure ma foi.

Le lendemain, nous avons passé la journée à visiter les élevages et les artisans, assoiffées de fibres (bien qu'un peu astringeantes), et le planning concocté par Hélène a repu même les plus exigeantes!
Même pas sortie du lit...
D'abord chez Rita et Pall:
L'agneau (un peu inquiet?)
Et les toisons d'agneaux (j'ai hâte de les mettre sur mon rouet)
Nous avons découvert les merveilleux objets en bois de rennes et en corne de moutons réalisés par Rita:

Rita mettant la dernière main à une épingle à châle en bois de renne



Parfaitement coordonné au châle d'Hélène



Nous avons ensuite rendu visite à Gudrun Bjarnadottir, teinturière et botaniste qui nous expliqua comment elle teignait ses laines, à la recherche des recettes anciennes, pour obtenir de fabuleux coloris, intenses, profonds, subtils.


Et puis la journée avançant les ravages de la laine commencèrent à se faire sentir....
Le butin de laine filée (devant Hepsa, derrière Istex)
Crise foudroyante!

Pour finir en beauté chez Johanna, au milieu des chèvres qui produisent un fin duvet de cachemire que nous rêvons toutes de tricoter, grâce aux spécificités du climat islandais.

Nous avons fait la connaissance du fameux Casanova, un chevreau ayant perdu ses poils à cause d'une forte fièvre, un drôle de pull lui tenait lieu de pelage de substitution, et désormais parfaitement remis, il était d'une familiarité incroyable.
Le trépidant Casanova avait fort à faire
Hélène fut rapidement conquise!
La preuve
Carole essaya d'avoir le dessus, pas gagné...
Et moi je serai bien restée dans cette gigantesque bergerie!

Le lendemain, à Reykjavik Hélène nous fit découvrir les recoins les plus cachés de l'association des tricoteuses d'Islande:
La salle du trésor
Ainsi que les boutiques des créateurs contemporains:
Vol de bonnets migrateurs remontant vers le Nord
De belles et bonnes rencontres, des projets à foison avec toutes ces fibres, ce voyage restera gravé dans ma mémoire et je rêve désormais de faire partager à ma famille mon éblouissement islandais!


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