samedi 15 décembre 2012

Tricoter: Complètement barrée...

Il règne sur  ce blog un calme inquiétant....
Mais où est passée la fileuse? Elle se défile?

En réalité, j'ai fait un constat un peu problématique ces dernières semaines:

Quand je file, je produis des écheveaux qui viennent augmenter mon stock de laines, qui ne diminue pas d'un pouce puisque je passe la plupart de mon temps à filer, et plus à tricoter. D'autre part, je n'ai renié ni les fils "industriels", ni les fils teints par les talentueuses teinturières indépendantes, je mets même un point d'honneur à collectionner les jolis écheveaux. Donc mon stock croit encore d'autant, sans qu'une maille de plus ne soit tricotée...

Bref, la situation est intenable, car ma maison n'est pas celle des Barbapapas, mon placard déborde et je tremble à l'idée que les mites débarquent... imaginer le carnage qu'elles pourraient faire dans mes trésors me donne des cauchemars.

J'ai donc décidé de temporairement ranger mon rouet, de ressortir mes aiguilles et de donner un coup de main au vieux barbu pour garnir sa hotte et alléger mes stocks.

Bon, je ne peux pas vraiment vous montrer grand chose pour l'instant, les paquets n'ayant pas encore été ouverts, mais sans que j'y prenne garde, mes tricots de Noël ont tous un petit air de famille.... 








Il y a là, du mérinos, de l'alpaga, du mohair, de la soie, du shetland, du corriedale et du chameau.
Trouverez vous les cols, le châle, le bonnet, les mitaines ?

C'est l'occasion aussi pour moi de tricoter des accessoires, et je redécouvre ce plaisir des petits projets, permettant de découvrir et d'éprouver de nouvelles techniques, de nouveaux points, et que l'on achève en quelques jours. 

Et puis je trouve très interessant de tricoter les fils que j'ai moi même filés. De comprendre leurs qualités et leurs défauts, afin d'améliorer les prochains filages et de trouver les projets les plus adéquats. Il risque d'y avoir une avalanche de mitaines par ici dans les prochains mois.... et pas mal de point granité.

Est ce que vous aussi vous donnez un coup de main aux lutins du grand nord?


dimanche 28 octobre 2012

Filage: Un week end en roue libre


Les participantes au Spinning Week End, épuisées mais heureuses, affalées sur le canapé de Carole (ou comment se débrouiller quand on a pas pris de photos tellement on a profité de chaque instant)
 
Nous avons passé deux belles journées à échanger, tripatouiller, tester toutes sortes de techniques de filage, en nous délectant des guimauves faites par Isabelle (improvisant un moule avec une cagette en carton) et nous régalant des cèpes ramassés par Justine.... Le bonheur!

Voici donc ma moisson d'échantillons:



















Grâce à Bulle j'ai vaincu le corespun et improvisé pour ce faire ma première nappe fantaisie. J'aime beaucoup cette technique selon laquelle on enrobe un fil lambda, qui peut être un banal fil du commerce avec une fibre plus jolie. Les effets obtenus sont très spécifiques, et mettent en valeur tous les aspects de la nappe initiale, pour l'exploiter au maximum. 




Enhardie, je me suis essayée au Supercoil que j'ai découvert dans le livre de Jacey Boggs: Spin Art. Dans ce cas on enroule un gros fil autour d'un plus fin jusqu'à le recouvrir entièrement. C'est une technique que j'aimerai savoir exploiter pour faire des bijoux de laine, mais pour l'instant j'ai de gros problèmes de torsion et mon Supercoil se tortille comme un vers, jusqu'à perdre sa cohérence, dès qu'on le sort de la bobine. A perfectionner donc.


Bulle m'a aussi appris à faire de gros fils moelleux en cardant beaucoup et en filant vite, sans tasser les fibres.


D'abord sur du Shetland, et puis sur la fin de ma nappe. C'est extra, on a envie de se rouler dedans :-)

Bref, je suis repartie gonflée à bloc, pleine d'idées et d'envies de filage pour les mois d'hiver! Merci les filles! Vivement le prochain!!!

mercredi 17 octobre 2012

Laver et Peigner: La Toison d'Or, épisode 2

Il faut être claire, je file depuis moins d'un an, autant dire qu'en matière de lavage de toison je débute totalement. Voici donc comment Carole et moi avons procédé, vos avis, conseils et commentaires sont les bienvenus.

La toison de Maco Merinos est arrivée assez propre (peu de terre, peu de végétaux), mais pleine de lanoline (ce qui est caractéristique du mérinos), ce qui lui confère une odeur assez agréable, comme certaines crèmes pour peaux de bébé et fait de très jolies mains toutes douces après une bonne heure de tri.
Extérieur de la toison (tip end)
Intérieur de la toison (cut end)

Nous avons trié la toison pour en extraire les parties vraiment trop sales, et enlever les gros débris végétaux qui subsistaient.

Ensuite est venu le grand dilemne: laver des morceaux de toison entiers ou bien séparer les mèches et les laver une à une.

Nous avons opté pour la première solution, suivant le mode opératoire conseillé par Faerie, fileuse expérimentée et vaillante co-organisatrice du festival Le Lot & La Laine.

Les morceaux de toison ont été insérés bien à plat dans des filets pour laver le linge délicat. Dans la salle de bain nous avons rempli la baignoire d'eau très chaude (60°) et ajouté un verre de liquide vaisselle bio (monop en l'occurence). Nous avons immergé nos filets en appuyant doucement dessus pour les faire couler. C'est parti pour 15 minutes (pas plus, pas moins, il faut que l'eau reste chaude, sinon la lanoline se resolidifie et on perd le bénéfice du bain).... à l'issue de ce premier bain, l'eau était très sale, pleine de terre et de lanoline dissoute. Nous avons répété cette opération 2 fois (3 bains de lavage en tout), puis nous avons rincé dans 2 bains successif (ce n'est pas très économe en eau, je vous l'accorde).

Ensuite j'ai choisi d'essorer mes filets dans la machine à laver le linge, histoire d’accélérer le sèchage. Là je me suis fait un peu peur, car j'ai vraiment cru que j'avais fait feutrer la toison, mais en fait, non.

Morceau de toison après lavage
A ce moment il est apparu clairement qu'il faut préférer les petits filets à linge aux grands, la laine y est plus propre, reste plus en forme et est moins agglomérée.

Puis séchage à plat sur une serviette (quand on a pas de filet, ni de jardin, c'est un peu long).

Et voilà!!

Avant (à gauche) / Après (à droite)
Et depuis? hé bien depuis, je peigne. Je sépare les mèches une à une puis je les peigne avec une cardinette ou bien sur une sorte de carde fixe (teasing tool) qui est arrivée avec la cardeuse pour ouvrir les mèches. Cela permet de faire tomber les derniers débris, d'enlever une partie des fibres trop courtes ou cassantes.

Une mèche propre

La saleté subsistant sur la pointe

La cardinette (en haut) et la carde fixe (en bas)

On vrille la mèche au centre avant de peigner pour éviter que les fibres ne s'échappent

Les fibres se détachent, prennent du volume

Une mèche peignée des deux cotés
Les déchets restant dans la carde

Grand moment de satisfaction, la photo de groupe :-)


Je ne me lasse pas de contempler ces fibres devenues si aériennes comme de petits nuages soyeux.

Toute la toison n'a pas été traitée dans ce "premier bain", je pense que je vais essayer le lavage mèche à mèche pour une partie de ce qui me reste... car finalement le temps que tu gagnes à laver en gros, tu le perds ensuite à séparer les mèches pour les peigner... donc, ça mérite d'être essayé (à suivre).




mardi 16 octobre 2012

Filer, Tricoter: Mais qu'est ce que tu fabriques?

C'est bien joli de filer: laineux, peigné, étirage long, étirage court... célibataires et retords font de jolis écheveaux, en effet... mais que deviennent ils?

Tout à ma joie d'apprendre à filer, d'expérimenter de nouvelles techniques, mes tiroirs se sont emplis peu à peu de fils en mal d'être tricotées.

Voici mes préférés:

Mon premier écheveau, ma première teinture... toute une aventure
Blue Faced Leceister et soie (Three Waters Farm), retord navajo

Corriedale (Hedgehog Fibres)
BFL Superwash (Hedgehog Fibres)
Blue Faced Leceister et soie, retord à 2 brins et teinture maison
Shetland et soie (Hedgehog Fibres), retord navajo
Corriedale (Hedgehog Fibres)
Nappe cardée par Zebisis Design


Vous noterez mon goût immodéré pour les fils "célibataires" (non retordus), qui laissent s'exprimer pleinement le travail réalisé par la teinturière, en conservant la succession des couleurs.

La difficulté lorsque l'on se met à filer, c'est que, subitement, on a beaucoup moins de temps pour tricoter... il n'y a qu'a voir la liste démesurée de mes encours s'allonger sur Ravelry... et dans mon panier!

Quelques écheveaux sont allés rejoindre d'autres tricoteuses, qui, plus disponibles, ont su prendre soin d'eux.

Mais rassurez vous, j'en ai quand même transformé quelques uns.

Mon premier écheveau est devenu un bonnet rustico-folk qui gratte un peu les oreilles ;-)


Le Corriedale rose est devenu un Hitchhicker que j'adore... le parfait compromis entre le châle et l'écharpe. En plus c'est un patron très simple et très adaptable... et les explications sont désormais disponibles en français.

Enfin mon écheveau de BFL soie teint à la main après filage est devenu un autre indispensable: Le Milanese Loop

Bref, je suis en train de comprendre qu'il vaudrait mieux que je file en vue d'un projet précis, plutot que de me retrouver avec des écheveaux dont je peine souvent à trouver l'emploi. Néanmoins, je reste incorrigible, une jolie tresse de fibre m'appelle, je la file avec délice.... et je réfléchis ensuite....
Et vous, comment faites vous?


lundi 15 octobre 2012

La Toison d'Or, épisode 1

Depuis que j'ai repris le tricot, et d'avantage encore depuis que je file, je m'interroge sur la provenance de la laine et des fibres. J'aimerai pouvoir utiliser une matière première qui ne vient pas forcément des antipodes. Si les britanniques semblent avoir conservé une tradition d'élevage de moutons à laine, en France, malgré un élevage ovin très développé, la laine n'est plus une source de revenus pour les éleveurs et donc, hormis de rares cas les toisons sont totalement délaissées.

Photo: Maco Merinos

Cependant, il existe des exceptions, voire même des renaissances. Ainsi, depuis plusieurs années un couple d'éleveurs développe dans les Hautes-Alpes une nouvelle race de moutons dont la toison a des qualités extraordinaires. Issus d'un croisement de Mérinos d'Arles, de Rambouillet et de Modern Merino australien, le Maco Mérinos produit une toison d'une finesse et d'une densité exceptionnelle.

Photo: Maco Merinos

Et ce qui est encore plus merveilleux, c'est que cet éleveur ne donne pas toutes ses toisons à l'industrie textile, il en réserve une partie pour les amateurs passionnés et vend du fil à tricoter, des mèches peignées et même.... des toisons!

Il est clair que Trico*bsession et moi, n'avons pas résisté longtemps à l'appel du Maco Merinos. L'idée de pouvoir réaliser toutes les étapes de la toison brute, tout juste tombée du dos de la bête au pull tricoté main, avec des fibres de nos montagnes... s'est avérée, comment dire... impérieuse!!!!

Carole a bientôt reçu un gros colis, et par l'un des derniers week end de beau temps nous avons expérimenté le triage et le lavage d'une toison... (à bientôt pour la suite de l'aventure).

lundi 8 octobre 2012

C'est sec!

Ca y est, les écheveaux malmenés vendredi sont secs. On va pouvoir regarder de plus près ce que ça donne.
A gauche, un écheveau de même composition, non lavé; à droite l'écheveau ayant reçu les finitions conseillées dans The Intentional Spinner.

Avant traitement l'écheveau violet fraichement tombé du mandrin se tortille sur lui même, preuve de la torsion accumulée pour faire le retord.

Si on y regarde d'un peu plus près, outre la torsion, le fil n'est pas très bien défini, ses contours ne sont pas nets, la laine ne semble pas très solide.

Premier constat, l'écheveau lavé n'a pas feutré, les fils ne sont pas irrémédiablement agglutinés les uns aux autres, ça ne ressemble pas aux locks de Bob Marley au réveil. De plus, la torsion accumulée en excès dans la phase de retord a disparu, l'écheveau est relaxé, équilibré, les fils ne se tortillent plus, ce qui permettra au tricot d'être lui même rectiligne quelque soit le point utilisé.

Le fil est extrêmement doux et moelleux (bon, même si, à la base, le Blue Faced leceister et soie ce n'est pas très rêche), et il a gagné en densité. Ce que je veux dire par là, c'est que ce sont les fils qui ont légèrement feutré dans cette opération de foulage, mais sur eux même, pas les uns avec les autres.
Le fil lui même a un peu changé de texture, ce qui lui apportera sans doute de la solidité, et un aspect satiné qui me plait beaucoup. 

Je vais tricoter un échantillon et lui faire subir un petit crash test (décidément, maltraiter la laine, ça devient une habitude... hinhinhin).

Ce qui est certain aussi, à y regarder de plus près, c'est que le retord Navajo est très pratique, mais il amplifie énormément les irrégularités de filage... Encore un conseil de Judith à suivre scrupuleusement: faire un vrai retord à trois brins pour qu'elles se compensent.

samedi 6 octobre 2012

Le Lot et la Laine 2013


Ce n'est pas tous les jours que l'on vous demande de faire votre liste au père Noël, que l'on vous en prie même.

Amies tricoteuses, fileuses, feutrières, amoureuses de la laine, passionnées, ce jour est arrivé:
Myrtille, Faerie et Katikolor aka les Brebis babillardes ont revêtu leurs houpelandes et attendent vos désirs pour remplir le programme et les stands du Festival Le Lot et la Laine qui se déroulera les 13 et 14 juillet 2013 au Musée de Cuzals à Sauliac sur Célé.

Se serai sympa de leur poster votre liste sur le groupe Ravelry dédié; avec suffisamment d'infos pour que nos lutins s'y retrouvent, par exemple comme ça:
Type d’activité - Nom - site - adresse email - téléphone - pseudo Ravelry 

Et n'oubliez pas de réserver votre week end!!!!






vendredi 5 octobre 2012

Finitions

Une laine filée "woolen" (je ne trouve pas de joli équivalent en français, mais vos suggestions sont les bienvenues), c'est le contraire à tous égards, d'une laine peignée (filée avec les fibres bien parallèles... ce qui aurai beaucoup plu à Desproges)... mais la pauvre, ce n'est pas sans conséquence....



D'abord on lui met les fibres en bataille, ensuite on la file d'une seule main en laissant la torsion attraper les fibres à la va comme je te pousse, sans trop de torsion, en buvant une bière... et puis, fini la décontraction, il faut retordre et c'est là que les choses sérieuses commencent!
Dans un fil laineux, la structure est dans le retord, c'est lui qui donne sa solidité au fil (contrairement au fil peigné), éventuellement sa régularité, car l'assemblage de plusieurs fils permet de compenser les irrégularités de chacun. Le mieux est de patienter 24 à 48 heures avant de retordre les célibataires, ils seront plus stables et auront moins tendance à casser.
C'est à peu près ce que je me suis employée à faire dès que j'ai eu ma cardeuse, lors de mes premiers tests, et je croyais en être quitte pour ma peine....que nenni!
Les finitions sont essentielles, c'est que j'ai appris dernièrement, en feuilletant une bible du filage: The Intentional Spinner de l'excellente Judith MacKenzie.
Bref, on peut pas filer trop cool, façon Woodstock, ça finit toujours avec des représailles....
J'emploie volontairement ce mot à dessein, car quand j'ai lu les explications qu'elle donnait, j'ai cru que j'avais mal compris...
Elle propose de faire subir au fil une série d'opérations que je croyais ABSOLUMENT INTERDITES sous peine de te retrouver avec une grosse boule de feutre entre les doigts.
Comme je suis restée un peu incrédule, je me suis dit que j'allais faire un petit reportage en image, histoire de partager cette expérience, et qu'on voie ensemble si cette allumée de Judith a raison, ou pas.

Le candidat au martyr avant le supplice, soit quelques mètres de BFL/Soie filés en woolen et retordu à trois brins (ici retord navajo). Un petit conseil, attachez bien votre écheveau en plusieurs endroits avec des petits liens, car vu ce qui va suivre, ça vous permettra de lui redonner forme ensuite.


L'installation: à gauche une bassine d'eau très chaude (env. 60°C) et savonneuse (liquide vaisselle bio), à droite une bassine d'eau froide. Ci-dessous un ustensile pour agiter.


Donc, on commence par plonger l'écheveau dans l'eau chaude et savonneuse.


Puis on remue la laine dans son bain à l'aide de l'ustensile choisi.


Puis on l'extrait de ce bain chaud, on l'essore rapidement avec la main (attention de ne pas se bruler, prévoir éventuellement en gant) pour la plonger dans le bain froid, sisisi.
 

Et on recommence ainsi trois à quatre fois de suite en finissant toujours par un bain froid.

D'après Judith, on sait que c'est bon quand le fil commence à s'épanouir (il gonfle et devient duveteux)... je crois que c'est bon, là.


Ensuite on revient à des moeurs plus civilisés, enfin presque... on démêle son écheveau grâce aux petits liens du début, on l'essore dans une serviette... et puis on le frappe vigoureusement contre une surface plane pour ouvrir au maximum les fibres et avoir un joli gonflant( pas fait de photo, c'est trop gore)... faut souffrir pour être beau...

Et puis on le suspend, sans aucun poids pour conserver toute son élasticité,  à l'admiration du public, en attendant qu'il sèche.

Donc, apparemment Judith n'a pas trop fumé la carpette, les écheveaux n'ont pas feutré. Rendez-vous demain ou après demain pour des images des fils secs, que l'on puisse comparer.
 Et vous, comment finissez vous vos fils "laineux"?


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